Trajet de démarrage dans le cadre du diabète de type 2 Réflexion éthique
Je suis Sophie Schoelinck, diététicienne depuis 22 ans dans la région de Charleroi et certifiée universitaire en éthique des soins de santé. Je souhaite partager mon point de vue sur le nouveau projet de l’INAMI en Belgique.
Ce mardi, l’INAMI a convié les diététicien·nes à une séance d’information en ligne concernant le nouveau projet pour les soins apportés aux patients diabétiques de type 2, le trajet de démarrage prêt à être utilisé dès 2024.
Je me réjouissais d’être conviée parmi les autres prestataires afin de découvrir les résultats de nouvelles réflexions pour une population particulièrement vulnérable en matière d’hygiène de vie. Enfin, je pensais que les diabétiques de type 2, selon mes multiples formations et lectures scientifiques, étaient concernés par, en priorité, un accompagnement en vue d’une perte de poids. Cette perte de poids est censée améliorer l’efficacité de l’insuline produite par le pancréas en augmentant sa capacité à pénétrer dans les cellules. En bref, un traitement "naturel", fastidieux, basé sur une collaboration entre le diététicien·ne et son patient. Je ne le rappelle plus - c’est usant - le diététicien est le seul prestataire de santé reconnu et qualifié pour accomplir cette tâche, outre le médecin. Ce merveilleux métier - hautement envié et loin d’être égalé - par d’autres personnes reste un travail qui nécessite une formation professionnelle à multiples facettes. Il demande une écoute active et des outils pédagogiques efficaces afin d’aider le patient à développer des compétences qui favorisent l’autonomie.
Cette démarche est particulièrement importante dans le cadre de la pathologie diabétique de type 2, puisque la cause de cette maladie, l’hygiène de vie, constitue aussi la solution lorsque l’on s’attelle à en faire une alliée.
Lors de cette soirée, j’ai reçu les informations dispensées par le directeur de l’INAMI, Monsieur Mickaël Daubie, et j’ai réfléchi longuement.
Comme me dit souvent une grande philosophe - ma fille : « Maman, t’as pas la réf. » En effet, et je n’arrive toujours pas à intégrer les informations parce que je ne comprends pas…
Je résume en quelques mots et je me concentre sur ce qui m’obsède.
L’INAMI va offrir la gratuité pour 4 séances d’éducation au diabète par an et 2 séances de diététique d’une demi-heure par an. Ah !
Il s’agit aussi que le soin diététique figure comme pertinent pour le patient au regard du médecin généraliste. Oh !
Donc, en d’autres termes, si le médecin généraliste estime que son patient a bien besoin de conseils pour améliorer son alimentation (qui semble être inappropriée), le patient peut (pas une obligation) bénéficier d’1h (2 X 30 minutes) de conseils gratuits. La cause est la solution donc, si le soin diététique conduit aux effets escomptés, le résultat améliore la pathologie (et les effets collatéraux), voire la fait disparaître…
En revanche, pour l’aspect traitement de la maladie, l’INAMI, comme le directeur l’a signalé, a fait un choix délibéré, d’encourager l’éducation à la maladie. Ce qui veut dire que deux fois plus de budget est débloqué pour aider à soigner avec des médicaments et gérer la pathologie plutôt que pour le traitement de la cause de la maladie ? Je n’ai vraiment pas compris ? ou…
C’est une drôle de manière d’envisager une quelconque estime du pouvoir du patient sur sa santé ? « Dites-moi où vous investissez et je vous dirai qui vous êtes… »
Les chiffres avancés à la réunion, ce soir-là, étaient de 200 000 personnes à encadrer en Belgique, une proportion qui augmente avec le temps. C’est interpellant, vous ne trouvez pas ? Surtout quand on sait que cela grimpe en parallèle avec l’augmentation du nombre d’obèses en Belgique.
Sophie Schoelinck, interpelle Monsieur Mickaël Daubie en lui disant:" Je vais avoir bien besoin de vos deux heures de formation que vous qualifiez d’anecdotiques, parce que je n’ai pas compris la stratégie. Je pense plutôt que votre généreuse contribution aux soins alimentaires est, elle, anecdotique et vous m’avez convaincue que j’ai encore été dupe".
Les avis de nos patients
Les évaluations sont gérées par les outils E-net Business